Ce blog est un assemblage de pensées, fruits de mes expériences et de mon vécu. On y trouve à la fois une part personnelle, sous forme de récit, et d'autres articles plus "hors du temps", à savoir réflexions, essais, poèmes, ou nouvelles... Peut-être que certaines choses sont un peu terre-à-terre, mais j'essaye ici de transmettre les sentiments de la façon la plus spontanée possible. L'objectif du blog est donc de partager quelques pensées "au naturel", probablement discutables, sans prétention, sur le malaise humain en général, mais aussi sur le bonheur, et enfin, des choses assez vastes telles que l'amitié, le mensonge, l'amour, la confiance, la tristesse, la nostalgie... Bonne lecture !

vendredi 2 juin 2017

L'appel des ténèbres

Dit comme ça, ce titre pourrait être celui d'un best-seller de Dark Fantasy. Ou d'un navet vidéo-ludique.

C'est finalement autre chose qui met un peu en lien ma réalité et mes émotions. Cet espace d'écriture que j'ai longtemps chéri a bien perdu de son activité, et pour cause, ma vie s'est considérablement améliorée en quelques temps. Et pourtant, la mélancolie qu'il décrivait continue à essayer de s'imposer dans ma tête.

Comment comprendre ça ? Je crois juste que c'est vrai : certaines personnes ont l'amour du monde sombre. Peut-être est-ce de là que vient leur vulnérabilité à la dépression, cette sorte d'appétit pour les ténèbres qui les fait facilement plonger dedans. Voire même, s'y sentir "bien".

Je me rends compte que tout va considérablement mieux qu'avant, et je me risquerais même à dire que ça va bien. Et pourtant, dans mes écoutes, lectures, goûts vidéo-ludiques ou graphiques, je continue à préférer les ténèbres à la lumière. Je crois que si les Dieux Noirs existaient vraiment, j'aurais tendance à les vénérer. Hé, j'me fais presque peur !

Je me suis toujours senti en phase avec notre chère Mylène qui chantait "Je t'aime Mélancolie", parce que c'est tellement mon cas aussi. C'est inconcevable pour bien des personnes, pourtant je suis persuadé que tout ce qui est sombre n'est pas mauvais. La mélancolie est même, à mon avis, plutôt une douce poésie d'automne.

Alors suis-je juste masochiste, victime d'une certaine démence, ou peut-être quand même un peu normale ? Vous, vous vous êtes déjà senti apaisés par la mélancolie ? Qui sait, avez-vous même éprouvé une certaine complaisance dans un état dépressif, peut-être ?

dimanche 30 avril 2017

Dans son dernier état

Tentative de reprendre quelque chose de manière imagée, suite à cet ancien billet de blog.

Chapitre VII : Résurrection

"Trop de lumière.

Est-ce le paradis ? Ces anges aux airs d’infirmières… cette liberté de mouvement aux airs de camisole… Ce n’est pas le paradis.

Pourquoi s’évertuer à garder en vie ceux qui souhaitent mourir ? Pourquoi se battre pour leur redonner goût au monde, quitte à employer une sorte de chimie étrange qui s'apparente à de la sorcellerie de l’âme ? De là à parler d’exorcisme des temps modernes, il n’y a qu’un pas… On cherche véritablement à chasser le démon qui loge en moi.

Mais on le fait sans la moindre humanité, on préfère compter sur des médicaments. Puis du jour au lendemain, on me sort de cette geôle aseptisée. Il faut sans doute faire de la place pour les suivants. On a cherché à me… ressusciter. J’osais croire qu’on le faisait par sentiment pour moi. Mais ce n’est pas le cas : on ne l’a fait que parce qu’il est interdit de mourir dans notre société. Pas même par choix. Ce n’est pas pour rien, ce « Défense d’entrer » partout où le moindre risque est présent. Il est interdit de mourir.

On m’a dit d’avaler ces pilules pour reprendre goût à la vie. On m’a dit de ne pas trop en avaler pour ne pas la perdre. Sans trop chercher à comprendre, j’avale, j’avale encore… et ensuite ? Suis-je désormais plus vivante ?

Petit à petit, je cesse de me poser la question. Les médicaments ne font pas tout, ils font même bien peu de choses. Peut-être simplement qu’ils m’endorment l’esprit, et qu’ils endorment le démon du même coup.

Mais c’est suffisant pour que je recommence à parler aux gens, à sourire, voire même à rire. Ce ne sont pas ces pilules qui m’ont soignée, ce sont mes amis. Je revis."

vendredi 12 septembre 2014

Manque

Quand vous reverrais-je, cimes enneigées et majestueuses, dont la seule vue m'apaise ?
Quand t'entendrais-je à nouveau, silence hurlant des sommets isolés, depuis lesquels le monde semble un peu meilleur ?
Quand te retrouverais-je, sensation intense de vivre ?

Si la réponse existait, il serait agréable qu'elle ressemble à quelque chose comme "très bientôt" ou "incessamment sous peu". Car là, j'ai seulement l'impression d'être une coquille vide, de mener une vie dont le sens m'échappe, de perdre des années sans qu'elles ne riment à quoi que ce soit. J'ai l'impression de n'être une ombre de moi-même, de ne pas me montrer aux autres comme la personne que je suis réellement. J'ai cette impression de lassitude, de morosité, d'être fade et sans intérêt. Et pire encore, j'ai l'impression que l'opinion des autres m'indiffère moi-même complètement, ce qui ne me ressemble guère. Une sorte de robot mal programmé, sans âme ni passion. J'ai l'impression de ne pas exister.

Pire encore, j'ai l'impression que tous ces sentiments sont pris à la légère, que mes passions ne sont qu'un banal loisir aux yeux des autres, que je fais l'enfant capricieux en ne sachant pas m'en passer. Est-ce les autres qui sont à plaindre à ne pas savoir ce qu'est une passion, ou est-ce moi qui est à plaindre d'en avoir une ?

Un jour, je vivrai à nouveau, et je perdrai cette impression actuelle que chaque jour est aussi long qu'une année entière. Je recommencerai à lever les yeux pour regarder autour de moi au lieu de fixer le sol pour tenter d'oublier que le monde qui m'entoure n'est pas celui que j'attends. Je recommencerai à sourire, à être la personne que je veux être, pour mon propre bien et celui de mon entourage. Je recommencerai à exister.

Ou peut-être, tout simplement, que je retrouverai ce bien-être auquel je n'ai pu goûter que trop peu, comme un échantillon gratuit d'un produit presque introuvable qu'on appellerait le bonheur.

lundi 31 mars 2014

Perfection

Si tu essayes de parfaire le monde dans lequel tu vis, rien n'est plus louable.

Mais si chacun essayait de rendre ce monde parfait, le serait-il pour autant ? La définition de la perfection est trop variable pour chacun de nous, et nul ne saura jamais s'accorder sur un véritable idéal. La nature humaine et ses faiblesses reprendront le dessus, réduisant à néant tous les efforts fournis auparavant. Parce que la stabilité, ce n'est pas notre fort, à nous autres humains.

Et puis, si tu atteignais une quelconque forme de perfection, mais que tout ton entourage l'atteignait aussi, tu deviendrais en même temps terriblement quelconque. Ta qualité, c'est ton unicité, ton envie de tout faire au mieux qui te démarque à chaque instant. Si tout le monde faisait pareil, tes actes et ta personnalité passeraient inaperçus, banaux. Tu serais fade dans un monde fade et sans couleurs. Personne ne pourrait souligner ce que tu vaux, car tu vaudrais "guère mieux qu'un autre".

Finalement, le monde n'est peut-être pas si mal comme il est, avec ses faiblesses et des personnes comme toi au milieu, dont la qualité redonne foi en l'humanité et en les prochaines générations. Finalement, peut-être que tu peux continuer à être comme tu es au milieu d'un monde comme il est, et que ça ira plutôt bien comme ça.

mardi 14 janvier 2014

Solitude

Parfois, on se dit qu'on aime bien la solitude. Quand on est jeune et rebelle, tout ça...

Pour autant, nous ne sommes pas faits pour rester seuls. Personne. Nous nous construisons en échangeant avec un entourage, nous créons des liens sociaux à gauche et à droite sans même forcément le vouloir, par instinct. C'est naturel. Et toi, là, lecteur, qui t'indigne en t'affirmant véritablement solitaire et indépendant des autres, remets-toi deux secondes en question, veux-tu ? Tu es encore trop "jeune et rebelle", on dirait.

Bien sûr, on apprécie un moment de solitude, de temps à autre. Pour se reposer, pour prendre du recul, pour réfléchir, autant de choses saines en soi. Mais en abondance, la solitude devient néfaste. Les personnes trop solitaires perdent leurs repères sociaux, elles perdent les "principes" de la vie en société. Petit à petit, leurs réactions deviennent peu conventionnelles, parfois extrêmes, mais en tous cas décalées, et instillent la méfiance chez les autres. Soit parce que le solitaire veut à tout prix recréer des liens en exprimant plus d'émotions que la bienséance ne l'impose, soit en sombrant dans une certaine mélancolie, s'enfermant de plus en plus sur lui-même. L'un comme l'autre font véritablement peur à l'entourage, qui devient spontanément distant, et enferment progressivement la personne solitaire encore plus loin dans la solitude.

En conséquence, plus vous restez seul, plus il devient difficile de ne plus l'être. Alors si aujourd'hui, vous avez l'impression de vous suffire à vous-même, n'oubliez pas que ça ne sera peut-être plus le cas demain, et qu'il faudra bien que vous sachiez encore parler le jour où la solitude ne sera plus supportable.

mercredi 20 novembre 2013

Attitudes face au malaise

Je sais pas vous, mais personnellement, quand je vais mal, je tombe dans diverses attitudes un peu... particulières. Pour le commun des mortels, dont moi, il peut y avoir tout un tas de... déviances ? Si on tape dans le classique, quelqu'un qui va mal peut rechercher l'oubli dans la boisson, ou l'euphorie dans diverses drogues que je ne connais pas.

Moi, quand ça ne va pas, je vais plutôt chercher de la compensation. Le bon coup d'bouteille peut arriver, mais globalement, ce n'est pas la première chose que je recherche. Non, ce que je veux, c'est plutôt "aller bien", pour compenser le "aller mal". Moi, je vais bien quand je sens qu'on m'aime. C'est peut-être idiot, égoïste, d'après vous, mais pas forcément. Je peux facilement aimer profondément les personnes qui m'entourent, pour peu que notre relation ait un petit quelque chose qui la fasse sortir de l'ordinaire. Et à travers ces relations, je créé de l'intensité, de l'émotion, je cherche à les rendre captivantes et un brin... passionnées ? Je ne sais pas comment dire, mais j'en fais un leitmotiv de mon quotidien, je cherche à les faire évoluer constamment, afin qu'elles m'apportent tous les jours un petit quelque chose de plus, de la surprise, ou une sorte de renouveau rafraîchissant. En toute sincérité, je n'oublie pas d'apporter, en échange, ce que je sais faire de mieux. Beaucoup d'émotion, de sentiments, et des débats divers et variés, dont la marginalité n'a d'égal que leur... spontanéité ?

J'ajoute toutefois un petit mot pour mes amis, si proches et si chers, qui pourraient s'inquiéter : le jour où j'irai bien (si un tel jour existe ?), je ne vous oublierai pas pour autant. Vous n'êtes pas que mes catalyseurs du bien-être, vous êtes simplement... une part de moi.

Mais... et vous, quelle est votre façon d'aller mal ?

mercredi 13 novembre 2013

Exister

C'est quoi, exister ? C'est bouger dans tous les sens pour montrer qu'on est bien vivant ?

Je suis de ceux qui pensent que l'existence et la vie sont deux choses bien distinctes. On peut continuer à exister après la mort, par le souvenir que d'autres entretiennent de nous, par les preuves de respect des vivants qui continuent à honorer notre mémoire.

J'ai l'impression que si personne ne pense à moi, je n'existe pas. J'ai l'impression que je dois toujours prouver que je suis bien là, comme si je devais agiter les mains pour dire "Hého, regardez, c'est moi !". Mais de manière plus psychologique que concrète. J'ai l'impression que pour exister, j'ai besoin que des personnes avec qui je ne communique plus gardent un souvenir de moi. Bon ou mauvais, c'est pas le plus important. C'est mieux s'il est bon, oui, mais... c'est pas le problème. Si je ne saupoudre dans mon sillage qu'une traînée d'indifférence, c'est comme si je n'avais jamais été là. Comme si je n'avais jamais existé. Comme si, bientôt, les gens iraient dire, en parlant de moi, "C'était qui ? Je ne me souviens pas.". Et encore. Là, il y aurait encore un doute, donc un soupçon d'existence.

J'ai peur du néant absolu. Du point où on cesserait de m'aimer ou de me haïr. Du point où je serais simplement effacé à jamais des mémoires.

La véritable mort, c'est l'oubli.