Ce blog est un assemblage de pensées, fruits de mes expériences et de mon vécu. On y trouve à la fois une part personnelle, sous forme de récit, et d'autres articles plus "hors du temps", à savoir réflexions, essais, poèmes, ou nouvelles... Peut-être que certaines choses sont un peu terre-à-terre, mais j'essaye ici de transmettre les sentiments de la façon la plus spontanée possible. L'objectif du blog est donc de partager quelques pensées "au naturel", probablement discutables, sans prétention, sur le malaise humain en général, mais aussi sur le bonheur, et enfin, des choses assez vastes telles que l'amitié, le mensonge, l'amour, la confiance, la tristesse, la nostalgie... Bonne lecture !

lundi 30 mai 2011

Basculement

"La nuit qui se couche...
Un nuage qui cache les étoiles...

Des flocons qui tombent...
Un reflet sur l'asphalte...
Deux lumières rouges qui sortent soudain de l'obscurité...
Le bruit du verre qui éclate...
Le vent de la mort qui souffle."

Non, ce n'est pas le dernier texte de sensibilisation à la sécurité routière, qui en soi m'importe peu, mais une simple métaphore. N'avez-vous jamais remarqué à quel point, en tous domaines, une petite chose peut faire s'effondrer tout un monde en une fraction de seconde ? Le bonheur de toute une vie peut s'écraser en une seule phrase, et pourtant on ne cesse de s'y attacher, à ce bonheur. On veut le construire, on veut se battre pour l'atteindre, on veut l'obtenir et le brandir comme un trophée à ton son entourage. Jusqu'au jour où le mauvais flocon fera déraper le tout. Un mauvais flocon dont l'arrivée n'avait jamais été signalée. Un mauvais flocon qui n'avait rien à faire là, si innocent, aléatoire et imprévisible, si bénin et pourtant si incroyablement destructeur...

On ne marche que sur du cristal. Des feuilles de cristal. Au-dessus, il y a ce bonheur. En-dessous, c'est le malaise, le regret, l'oubli et le néant.

dimanche 29 mai 2011

Lac d'hiver

Sous les surfaces immobiles et glacées se cachent parfois des choses parfois plus morbides que la vie elle-même...

"Aujourd’hui face au lac d’hiver,
Sous un arbre aux airs austères,
Tes derniers rêves qui s’effacent,
Le silence emplit ton espace.

Aujourd’hui face au lac d’hiver,
Tu verses des larmes sincères.
Sans un mot, hélas,
Tes mouvements ralentissent, se lassent.

Aujourd’hui face au lac d’hiver,
Comme un enfant mort pour sa mère,
Ton âme s’éteint quoi que tu fasses.
Glaciale la tourmente qui t’angoisse.

Aujourd’hui face au lac d’hiver,
Tu vis la fin de ton calvaire.
La flamme en toi qui trépasse,
L’eau qui s’immobilise sous la glace.

Aujourd’hui face au lac d’hiver,
Tu formules ta dernière prière,
Dieu, au Paradis, ai-je une place ?
Ou bien à l’Enfer dois-je faire face ?

Aujourd’hui face au lac d’hiver,
La vie s’envole de ta chair,
Transie, la mort t’enlace.
Gelée, immobile ta surface."

jeudi 26 mai 2011

Rassemblement solitaire

Vous êtes-vous déjà arrêté, au milieu d'une rue noire de monde, ou dans un bus étouffant, pour vous demander combien vous êtes seul dans un tel univers ? Codes sociaux ou simplement nature humaine en dérive, les villes sont en réalité de grands havres de solitude. Chacun de nous a déjà pu le ressentir, nous avons érigé d'immenses cités, certaines à la structure complexe par manque de place, pour y vivre... totalement seul.

Avez-vous déjà songé à l'étroitesse de nos codes sociaux ? Au sein de ma résidence, si je dis "Bonjour.", ça passe encore. Dans la rue, si je dis la même chose à n'importe qui, on me regarde bizarrement. Et si je commence à aller plus loin que ce seul mot, par exemple avec un "Puis-je vous aider ?", je ferai carrément peur. On me fuira en affirmant que je suis une personne étrange, peut-être dangereuse ! Je me suis attaqué à la solitude d'un passant, qu'ai-je fait là ? Je suis une bête étrange qui se doit de retourner dans son mutisme le plus total, et rapidement.

Avez-vous déjà observé la froideur des villes ? Ces murs noircis de pollution, son sol gris et triste, son appel au chagrin continuel. Non content de vous laisser seul, les images qu'elle vous renvoie ne sont que "océan d'asphalte", "prison de béton", "délabrement humain". Je pense que vous n'avez jamais manqué de jeter un regard, mais pas une pièce, au pauvre immigré maltraité par les codes sociaux de nos villes, seul et sans échappatoire.

Vous êtes-vous déjà arrêté, la nuit sous la froideur des réverbères à la lumière si pâle et triste, pour ressentir la mélancolie des villes ?

( Inspiré par "Netra - Through the fear", disponible en écoute sur son MySpace )